Comment aider votre enfant victime d’harcèlement à l’école ?

Qu’est-ce que le harcèlement ?

L’école ouvre enfin les yeux sur le harcèlement depuis quelques années. Les chiffres ne sont pas rassurants ; environ un enfant sur dix serait harcelé à l’école. Avant d’évoquer des outils pour faire face à cette situation, il convient de définir ce qu’est vraiment le harcèlement.

Le harcèlement scolaire n’est pas un conflit, un jeu d’enfants qui tourne mal ; c’est une violence répétée et continue de la part d’un ou de plusieurs élèves à l’égard d’un enfant. Il y a la disproportion des forces (physiques et/ou mentales) et cette volonté de nuire. Au bout d’un moment, les paroles et les violences physiques abîment cet enfant qui va finir par perdre l’estime de soi, sa confiance et finir par penser qu’il mérite ce qui lui arrive. Les agresseurs se rendent compte de l’impact qu’ils ont et continuent pourtant, c’est ce qu’on appelle l’intention de nuire et là, on parle d’harcèlement.

Et c’est difficile à admettre pour certains parents mais selon des études et statistiques, dès l’âge de 7-8 ans, les enfants savent qu’ils font mal. Oublions s’il-vous-plait, cette phrase « Mais il est petit, il ne se rend pas compte de ce qu’il fait » car vous minimisez son acte et ne lui rendez pas service.

Dans un autre cas, ne paniquez pas à la première blessure ou agression verbale subie par votre enfant, il y a toujours eu et il y aura toujours des conflits entre élèves dans la cour de récréation. J’insiste encore sur cette notion de répétition et d’intentionnalité envers la victime.

Comment savoir si mon enfant est harcelé ?

Certains enfants parlent très rapidement et se confient sur leurs problèmes à un adulte. Malheureusement, de nombreux enfants, paralysés par la peur ou la honte, gardent leur mal-être pour eux ; et c’est là que la situation peut s’aggraver très durement.

En regardant de nombreux reportages et en discutant avec beaucoup de parents au fil des années ; quelques signes récurrents semblent se manifester pour un enfant harcelé :

Refus d’aller à l’école : Envie de rester à la maison, des retards, votre enfant qui insiste soudainement pour que vous l’accompagniez jusqu’à la sonnerie ou que vous veniez absolument le chercher le plus vite possible le soir.

Un épuisement, le développement de troubles : Angoisses, maux de ventre, pleurs, nausées, des cauchemars plus réguliers.

L’enfant revient souvent avec des blessures, des bleus, son matériel est détérioré : Il vous répète alors qu’il est tombé tout seul, il vous demande une nouvelle trousse car la sienne a pris l’eau accidentellement, il perd ses cahiers, son bonnet,…

-L’isolement : L’enfant n’est pas invité aux anniversaires, personne à contacter s’il manque un cours, joue seul dans la cour de récréation.

-Un enfant bon élève qui voit ses résultats chuter.

Que faire si je pense que mon enfant est harcelé ?

Tous ces signes ne sont pas forcément liés au harcèlement scolaire mais ils peuvent vous alerter à être vigilant et attentif. Je vous conseille bien sûr de discuter avec votre enfant, d’essayer de savoir ce qu’il se passe. Mais poser la question de manière frontale « Est-ce que tu es harcelé ? » n’est pas la bonne technique car l’enfant aura tendance à répondre non afin d’éviter les représailles ou en anticipant les réactions inquiètes des parents. Vous pouvez par exemple commencer par lui dire « Sache que si tu as n’importe quel problème à l’école, que ce soit avec un adulte ou des élèves, tu peux m’en parler. Je te fais la promesse que quoique tu me dises, je ne ferai rien sans ton accord, on trouvera une solution ensemble. » ou alors amener le sujet de manière plus indirecte « Je ne sais pas comment ça se passe à l’école, mais si tu vis telle ou telle situation, je voudrais que tu saches que tu peux m’en parler. » Vous pouvez également rebondir sur un refus d’aller à l’école ou la cantine : « Tu n’as plus envie depuis quand ? Pourrais-tu m’expliquer ce qui fait que tu ne veux plus y aller ? »

Il n’y pas de phrases magiques pour faire parler un enfant mais lui montrer que vous percevez un souci, que vous êtes disponible à l’écouter et que rien ne sera fait sans son accord peuvent aider à débloquer la parole.

Sinon, vous pouvez discuter avec ses copains ; et surtout aller voir les enseignants, ouvrir un dialogue avec l’école. Certains parents peuvent penser qu’ils ne vont pas aller déranger le professeur alors qu’ils ont seulement des doutes. Mais vous ne devez pas hésiter, les enseignants sont là pour donner une instruction, un savoir mais aussi pour prendre soin du bien être de vos enfants. Ainsi, en l’alertant, il pourra confirmer vos doutes ou être davantage vigilant pour vous rassurer ou non par la suite.

Il me semble important également d’entrer en communication avec le périscolaire car de nombreux incidents peuvent avoir lieu lors des temps du midi ou d’études.

Que faire si je suis certain que mon enfant est harcelé ?

-Dialoguer le plus ouvertement possible avec votre enfant pour connaître les faits précis, les auteurs et éventuels témoins du harcèlement. Comme le harcèlement est souvent composé de petits incidents, il me semble très utile de mettre tout par écrit (la date, le moment de la journée, les personnes présentes, la description de ce qu’il s’est passé et les réactions de votre enfant face à la situation).

-Comme dit précédemment, il faut prévenir l’enseignant de votre enfant et/ou le directeur d’établissement. Demander un rendez-vous avec ou sans votre enfant (en fonction de sa sensibilité) et expliquer clairement les faits rapportés et ressentis de votre enfant.

-Si la situation perdure, il faut revenir à la charge, les actions menées par les enseignants ne fonctionnent pas toujours mais cela ne veut pas dire que rien n’a été fait. Le dialogue avec l’école reste le meilleur outil pour régler la situation. Vous pouvez demander un rendez-vous conjoint avec les parents de l’enfant ou des enfants harceleur(s). Il est possible également de faire appel aux délégués de parents pour vous appuyer.

-Si malgré cela, rien ne s’améliore, il convient de contacter l’inspection de la circonscription. Depuis janvier 2012, des référents harcèlement ont été mis en place dans chaque département et académie. Ils gèrent le suivi des lignes académiques « Non au harcèlement », coordonnent les actions de formations sur le harcèlement et mettent en place des actions de prévention.

-Sachez que vous n’êtes pas seuls et vous ne devez pas hésiter à être épaulés pour vous aider dans vos démarches : 

  • Appeler le numéro vert « Non au Harcèlement » au 3020
  • Appeler le numéro vert « Net écoute » en cas de cyber-harcèlement au 0800 200 000
  • Appeler le numéro vert « Fil Santé Jeunes » au 0800 235 236
  • Joindre une association du réseau Inavem (institut d’aide aux victimes et médiation)
  • Il existe également des « cafés des parents » dans certaines villes qui organisent des cercles de parole pour les parents autour d’une thématique comme le harcèlement, les cyberviolences, les jeux dangereux,…
  • Vous pouvez aussi retrouver de nombreuses ressources, guides pratiques et conseils sur le site officiel du gouvernement :  https://www.nonauharcelement.education.gouv.fr/ ouvert aux parents de victimes, aux enfants victimes, aux témoins et aux enseignants.
Non au harcèlement

3 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Amélie dit :

    Super article, je n’hésiterai pas à m’en servir comme référence pour conseiller certains parents qui déjà se posent des questions en école maternelle pour la suite. Merci Yoann.

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